Adapter un film d’horreur psychologique en Escape Game peut paraître surprenant, mais quand son personnage principal aime jouer avec ses victimes, cela devient beaucoup plus évident…
En ce dimanche de début juillet, le point de convergence des membres de notre équipe se situe dans un étrange quartier de Paris. Nous arrivons un à un en ce lieu sans croiser quiconque, seulement quelques rares pigeons, comme si la ville avait décidé de fuir ce repère d’un tueur en série. La température extérieure dépasse les 30 degrés, et en quête d’un peu de fraicheur, nous sommes impatients de nous laisser enfermer dans les sous-sols glauques de LeavinRoom. Impatients, mais aussi un peu inquiets, car si la réputation de cet Escape Game est excellente, son univers semble éprouvant et sa difficulté extrême.
Nous sommes accueillis par notre Game Master qui nous annonce que le célèbre Jigsaw a passé un accord avec l’enseigne. En échange d’une certaine tranquillité, cette dernière doit lui fournir régulièrement de nouvelles victimes… en l’occurrence, nous. Vient un petit rappel des films dont est inspirée la salle, et surtout de la psychologie du tueur en série. Il n’est évidemment pas nécessaire de maitriser l’histoire pour apprécier l’aventure que nous allons vivre.
Passés les quelques règles de bases, notre GM disparaît pour descendre dans les tréfonds de la salle et prévenir le psychopathe de notre présence.
Saw
Nous sommes piégés par un tueur qui a pour habitude de jouer avec ses victimes, et de les confronter à des choix cornéliens. Survivre ne sera pas simple, et nos décisions risquent d’entrainer des conséquences dramatiques.
Le GM n’étant plus avec nous, nous accédons à la salle par petits groupes et en suivant un rituel étrange et sadique. Cela nous projette instantanément dans l’ambiance, sombre, glaciale malgré la chaleur, effrayante. A la fin de ce rite initiatique, nos mains sont menottées, nos yeux bandés, et nous sommes dans ce qui semble être une cage métallique ou une cellule.
Le jeu commence, nous retirons comme nous pouvons nos masques, et découvrons un décor effroyable, digne de cauchemars. Nous devons garder à l’esprit que ce n’est qu’un Escape Game, que nous ne sommes pas réellement entre les mains d’un fou. L’immersion est très forte, et la température étouffante participe au sentiment d’oppression. Les éclairages sont très réussis et changent au fur et à mesure de la progression.
La fouille et l’observation sont les deux points les plus importants de ce début de jeu, et si les énigmes du départ ne sont pas très difficiles, il y a une réelle progression tout au long de l’aventure. L’épreuve finale à plusieurs rebonds est évidemment la plus complexe. Les différents problèmes sont originaux, même s’ils sont composés de peu d’éléments High-Tech, et quelques-uns permettent de rire un peu et de relâcher la pression. Le tout est relativement linéaire, il y a peu de manipulations, peu de mathématiques, et une coopération réduite. Cette salle est pourtant extrêmement difficile car les énigmes sont nombreuses, et surtout cachées. Avant de comprendre et résoudre un casse-tête, il faut déjà le trouver !
Le Game Master suit évidemment notre progression, et peut communiquer par l’intermédiaire d’écrans, mais aussi en nous parlant… ou est-ce le tueur en série qui intervient ? Tout se mélange pour augmenter encore l’immersion. Ses rares interventions sont intelligentes, judicieuses, mais cherche-t-il vraiment à nous aider, ou simplement à nous garder comme des insectes collés sur une toile d’araignée ?
Alors que nous avons longtemps cru que nous resterions enfermés dans la salle, nous nous libérons de cet univers effrayant en 52 minutes, un temps étonnamment proche du record. Cela a même surpris le Game Master et un peu désorganisé ses plans… Le debriefing est rapide mais agréable, nous partageons notre ressenti et obtenons des explications sur quelques points du jeu et sur un élément qui n’a pas fonctionné comme prévu. Nous quittons les lieux soulagés, heureux, mais en nage !
Cette salle est marquante, d’une rare intensité, et même si la difficulté est réelle avec ses 6 pourcents de réussite, nous la conseillons et la plaçons sur les plus hautes marches de notre classement. Serions-nous victimes du syndrome de Stockholm ?
Tentez-la, prenez-la comme un jeu, et que vous sortiez ou non, vous aurez passé un excellent moment dans les griffes de Jigsaw.
Cet article a été initialement publié sur polygamer.com, vous pourrez y retrouver les avis des autres membres de l’équipe.
Plus d’informations sur cette salle sur le site de LeavinRoom.
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Crédits Photos : Les photographies de cet article proviennent de LeavinRoom
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